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Le 11 janvier 1944
RAPPORT D'ACTIVITE DE JEAN DE ROUBAIX
Pour commencer, je pense à tous nos chers disparus, à ceux qui se sont sacrifiés pour un même idéal, à ceux qui sont morts en héros.
Avec émotion, je m'incline bien bas, ils ont bien mérité de leur Patrie, de l'Humanité.
Je pense aussi aux nombreux amis emprisonnés un peu partout en Allemagne, en Belgique et en France, la plupart manifestant un grand courage en ne dénonçant jamais personne.
Pensant à eux, suivons leurs exemples.
Excuser-moi si je ne parle pas ou peu de moi-même, ce qui importe c'est le résultat, cela seul compte.
Par devoir et par reconnaissances pour tous ceux qui m'ont aidé, je vais donner brièvement les grandes lignes de leurs activités pour nos services. Je ne parlerai pas de mon activité antérieure (janvier 41) ni de ceux qui m'ont aidé, cela concerne plus spécialement nos amis anglais.
Je crois pouvoir dire que je suis officiellement au service des Belges depuis janvier 1941, c'est-à-dire depuis l'évacuation jusque Marseille de premier groupe de neuf hommes, presque tous de l'aviation et dont voici quelques noms (VAN DYK, GUILLAUME, VANIERMIES, GAZON) ils venaient de Bruxelles, service Negus.
A partir de ceux moment, j'eus plus de Belges que d'Anglais à évacuer vers la France non occupée.
J'avais pris contact à Bruxelles avec KERKHOFS (Cimetière) HANSOUL (Négus) et MOENS.
J'ai aussi pendant cette période fourni à PAUL des renseignements militaires de toutes sortes avec plans, il disait avoir une ligne d'évacuation vers l'Angleterre.
Nous étions trois, PAUL, MARCEL et moi à nous occuper des Anglais.
MARCEL nous quitta après avoir eu des ennuis avec PAUL et continua à s'occuper des Anglais, il devint aussi agent du deuxième bureau français, Chateauroux, il insista à maintes reprises pour aller voir (l'Oncle ARTHUR).
Je crois dire que PAUL aussi m'invita, mais celui-ci n'était pas prudent, il connaissait mon hostilité à l'égard de Vichy et de son 8 e Bureau.
MARCEL fut arrêté en mai 42 et envoyé en Allemagne.
PAUL continua avec moi l'évacuation des hommes et des courriers.
En juillet 41 ce fut le retour de VANDERMIES qui entre autres choses venait mettre au point le service courrier. Je remontais à Bruxelles avec lui et fut présenté à Mme.MISSU, Avenue Montena à Uccle qui m'offrit l'hospitalité pour mes séjours à Bruxelles. Elle abrita aussi pendant un certain temps JOHN, l'adjoint de RAYMOND (service WIM) qui a été fusillé. Sa maison fut aussi à la disposition d'un radio ROLL. Je n'ai qu'à la louer des services qu'elle m'a rendu gratuitement.