Joseph Dubar, une figure Roubaisienne

Archives / Articles de journaux / Les funérailles de M. Joseph Dubar - Journal Nord-Eclair du 7 Novembre 1960

Les funérailles de M. Joseph DUBAR

Héroïque combattant de la Résistance

L'admiration et le respect qu'a fait naître dans de nombreux milieux le tranquille courage de Joseph Dubar, dans sa lutte héroïque au cours de l'occupation, se sont cristallisés, lundi, une dernière fois, parmi la foule des Résistants et d'anciens Combattants venus assister à ses funérailles.

            Cérémonie émouvante par sa tenue, le recueillement et par l'élévation d'esprit que le souvenir de ce grand résistant suscitait parmi les assistants. Elle se déroulera au cimetière de Roubaix en présence d'innombrables personnalités belge et françaises, représentant les instances officielles, la Résistance et les anciens combattants, le Major Heureux représentait le ministre de la Défense Nationale de Belgique anciens chefs de réseaux belges de la Résistance : MM. Fosty, Kaisin, Bourriez et Depraetere. Une forêt de drapeaux fait face au cercueil.

Le cortège funèbre

Le cortège funèbre se forme à l'entrée principale du cimetière. D'immenses couronnes et des gerbes de fleurs offertes par des groupes de Résistants belges et français, par le Conseil municipal de Roubaix, le Tir national, le C.I.L., le Parti socialiste, etc., des plaques de marbre témoignant de l'attachement de multiples groupements et personnes et groupes de personnes, à la mémoire de M. Joseph Dubar, certaines portées par les parachutistes du Tir national de Roubaix, forment une longue file devant le groupe imposant des drapeaux britannique, belges et français précédant le char funèbre.

            Derrière celui-ci, tandis que le cortège se dirige lentement, par l'allée centrale, vers le rond-point de l'avenue Ampère, les nombreuses décorations du défunt sont portées sur un coussin qui en est entièrement recouvert. Viennent ensuite la famille, puis les personnalités et la foule des assistants.

            Le cercueil est posé sur un catafalque, au fond du rond-point, à côté d'une tribune toute garnie de noir. La famille prend place dans la salle d'attente assise tout à côté tandis que la foule forme autour du cercueil et malgré la pluie, un carré d'honneur imposant. Sur le cercueil, les décorations du défunt ont été posées et autour de celui-ci viennent l'encadrer quatre personnalités,

Les discours

M. Ignace MULLIEZ

            La pluie tombe encore quand M. Ignace Mulliez, président du C.I.L. monte à la tribune pour rendre hommage à celui qui fut occupé dans les services de cet organisme. Il parle avec une haute élévation de pensée, des vertus qui firent de Joseph Dubar, un héros authentique; le représentant du C.I.L. déclare qu'il y avait chez ce héros une foi indéfectible dans l'homme. « C'est cet amour profond de l'humanité, dit-il qui met d'accord les uns et les autres ». La vie de Joseph Dubar doit être montrée en exemple à tous, dit enfin M. Mulliez.

M. Jules DESRUMAUX

            Ensuite, M. Jules Desrumaux, au nom de la Société de la Légion d'honneur et du Tir National, exprime la consternation qui a saisi chacun à la nouvelle de la mort de M. Joseph Dubar. « Joseph Dubar, dit-il, s'inscrit dans la lignée des âmes d'élite ».Il parle de l'ami incomparable que fut le défunt, des services qu'il rendit au « Tir National ». Il fait valoir les vertus prédominantes de sa personnalité : la droiture, le sens du devoir, la générosité. Il conclut en ces termes : « C'était un homme de bien qui a droit au repos dans la paix d'une conscience qui n'a jamais transigé ».

M. William UJEUX

            M. William Ujeux, commandant des agents de renseignements et actions, apporte le chaleureux et fraternel témoignage de la Résistance belge à la mémoire de Joseph Dubar dont il rappelle la persévérante et immense action au cours de la dernière guerre. « L'hommage de ses compagnons belges de la Résistance, affirme-t-il, ne peut pas s'exprimer avec des mots » Il estime que 700 personnes recherchées furent sauvées par lui. Plus de 100 fois, il fit passer les courriers aux alliés à la ligne de ré marcation.

M. Ujeux salue l'homme que fut Joseph Dubar qui traça entre Roubaix et la Belgique le chemin de la Justice, de la Fraternité et de la Liberté, unissant les uns aux autres, les Résistants français et belges.

Le Docteur Marcel GUISLAIN

            Enfin le docteur Marcel Guislain, président du R.I.D. souligne la force de volonté qui animait un homme si simple, si modeste si effacé et qui sus galvaniser les esprits et déclencher le réflexe de défense contre l'occupant « Il transforma Roubaix, dit-il, en une véritable plaque tournante des réseaux de Hollande, de Belgique et de France. Il protégea les personnalités les plus éminentes ».

            « Un enseignement doit sortir de cette vie si droite et si pure, dit encore le docteur Guislain. Il n'avait pu recevoir une forte instruction mais dans sa famille, il avait appris à avoir une conscience droite, l'amour du travail bien fait et le respect des convictions des hommes ».

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Comme les autres personnalités qui le précédèrent, M. Guislain adresse à Mme Dubar, à son fils et à sa famille, l'expression de son affliction.

Après ces discours, les personnalités et l'assistance défilent devant la famille pour présenter les condoléances.

Ce fut ensuite l'inhumation.

            « L'ordonnancement de ces funérailles était assuré par l'entreprise de pompes funèbres Tn Vanovermeir, 318, rue de Lannoy, à Roubaix.

Les personnalités

            Nous avons noté parmi la très nombreuse assistance : M. le major Heureux, représentant le ministre de la Défense nationale de Belgique ; MM. Kymans, directeur du cabinet du ministre de la Justice de Belgique ; Longerstaeye, consul général de Belgique à Lille.

            MM. Victor Provo, maire, vice président du Conseil général ; Jean Delvainquière, maire de Wattrelos, Dupire, maire de Lannoy ; Alphonse Delbecque, représentant M. Augustin Laurent, président du Conseil général ; Marcel Guislain, conseiller général ; K. Sory, G. Pluquet, C. Poulain, adjoint au maire ; Malfait, Mazure, Simoens, Verbraeckel, Mme Minne, MM. Pierre Prouvost, conseillers municipaux ; Beart, Willaumez, adjoints au maire de Lys ; Lecomte, conseiller municipal ; Herkenrath, représentant M. Pick, adjoint au maire.

            MM. Jean Dearx, vice-président de la Chambre de commerce ; Albert A.-Prouvost, président fondateur du C.I.L. ; Desrumaux, président de la société de la Légion d'honneur et du Tir national ; le commandant Watremez, représentant le colonel commandant la subdivision de Lille ; Léonce Ciéranibeaux, secrétaire général de la mairie ; Gautier, commissaire divisionnaire ; Abraham, Cornet, commissaires de police ; Dardinier, commandant ; Fougnies et Riquet, officiers de paix municipaux ; Vanhecke, directeur du Centre hospitalier ; Fontaine, économe ; Ignace Mulliez, président du C.I.L. ; Hamel, secrétaire général ; Puchaux, architecte en chef ; Martinet Dutry, architectes ; Hof, directeur financier de cet organisme, et tout le personnel.

            MM. Deldalle, président de la Fraternelle des combattants roubaisiens ; H. Cambray, présidentde la Fraternelle de Wattrelos ; Lombaert, président des Mutilés et Réformés ; Gaston Fiévet, président adjoint de la Fédération des combattants républicains ; Blomme, président de la section de Wattrelos de la F.N.C.R., juge au tribunal des pensions ; le capitaine Gilleront ; René Cocquerel, de la Commission d'attribution de la carte du combatant volontaire de la Résistance ; Roger Six, président de la F.A.L. ; Doyennette, trésorier de la Croix-Rouge ; Mme Dupré, présidente de la Délégation cantonale ; Mlle Lebas, fille de J.-B. Lebas, ancien ministre ; Deroubaix, secrétaire des « Amis de Roubaix » ; Grimonpont, président de la F.A.L. de Wattrelos ; Coquant, président du Cercle orphéonique ; Tétaert, directeur de la Bibliothèque municipale ; Quint, Lonneu, directeurs de service de la mairie ; Delrue, directeur de l'Office municipal des H.L.M. ; Snelling, président de la British Legion ; Perrin, président fédéral du W.O. ; Averbeke, président honoraire ; Cogez, Lobry, de l'U.N.E.G. ; Vanbesien, président des Prisonniers civils de guerre ; Cnudde, secrétaire des Réfractaires et Maquisards ; Lippens, président des Combattants volontaires belges ; Ernest Caus et Auguste Harpagès, de l'Union locale « Force Ouvrière » ; Charles Milot, administrateur du B.A.S.2 ; Liétar, président d'honneur du W.O. ; Bouckaert, président de la Colonie belge ; Camerlynck, président des Combattants belges ; Amédée Maire, représentant l'A.C.D.I.P.R. ; Marcel Guillemyn, chef de service à la mairie ; Masquelier et Goval, président et secrétaire du Cercle horticole ; Vanandruel, président de l'œuvre d'entraide de l'hôpital ; Dewulf et Vercruysse, du Syndicat de l'équipement électrique ; Jules Deldalle, secrétaire de la section socialiste de Wattrelos ; Moray, président honoraire des Invalides belges ; Flamand, délégué du réseau « Sabot » ; Dufour, secrétaire du syndicat des policiers en tenue ; Beausière, du Comité Elise-Motte ; le docteur Mausse, président de la Société des sauveteurs du Nord ; Verhulst, du réseau « Action 40 » de Bruxelles ; Verbert, du Conseil d'administration de la Brasserie Moderne ; ainsi que de nombreux résistants de différents réseaux, des membres du Tir national, de sociétés patriotiques et du parti socialiste.

Article Nord-Eclair du 7 Novembre 1960

 

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