Joseph Dubar, une figure Roubaisienne

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Les Résistants du Nord

Joseph Dubar

C'est au grade de lieutenant-colonel qu'il terminera la guerre, pour la France. Quant à la Belgique, elle le portera au grade de Major ARA. Il reçut entre autre les distinctions suivants  :

- Officier de la Légion d'Honneur ;

- La Croix de Guerre ;

- La médaille de la Résistance ;

- Combattant volontaire de la Résistance 39/45 ;

- Commandeur de la Couronne de Belgique avec Palme ;

- La médaille commémorative 39/45 avec éclair ;

- Titulaire du «  Distinguished Service Oder » (Grande–Bretagne)

- Médaille «  Freedom  » avec palme

En janvier 1940 , il est mobilisé au 3 e Génie à Arras et participe à la bataille de France. Le 28 mai, avec son unité, il est encerclé à Lille. Il refuse de se rendre et s'échappe, trouve des vêtements civils et regagne Roubaix où il est domicilié. Il entre, Immédiatement dans la clandestinité…

Juin 1940  : Le Nord de la France et surtout les abords frontaliers avec la Belgique regorgent de soldats britanniques et français qui, isolés, surpris, perdus par l'avance éclair des Nazis, doivent trouver refuge, soutien et aide à l'évasion. Joseph Dubar est conscient de l'importance de cette mission. Pour l'accomplir, il s'entoure de personnes sures dont le patriotisme ne réclame aucune preuve… Il y a son épouse, Laure Hennion ainsi que Jean Baptiste Lebas, maire de Roubaix et son fils Raymond, tout comme le Docteur Marcel Ghislain, Georges Marc, Paul Joly, Marcel Delcroix , M. et Mme Berrodier …

Le groupe prend alors le nom de « Caviar » qui est également leur mot de passe. Il s'emploie, à cette époque, à exécuter toutes sortes de travaux de résistance, sans spécialisation. Leur action, menée en synergie, devait gêner et nuire à l'occupant.

Mais leur priorité est l'évacuation des Anglais et évadés que Joseph Dubar accompagne jusqu'à Marseille, traversant la Zone Interdite et franchissant la ligne de démarcation.

Au début de 1941, Jules Correntin , allias « Léon », met Joseph Dubar en relation avec le réseau belge « ZERO ». La région de Mouscron, Toufflers, Roubaix, Tourcoing devient la plaque tournante des réseaux d'évasion. Du départ jusqu'à la porte de la liberté, c'est une chaîne de plus de 3000 personnes qui est mise en place.

Elle regroupe des spécialistes du renseignement, des évasions, de l'acheminement du courrier, des opérations de parachutage, d'enlèvement aérien, des atterrissages clandestins. Joseph Dubar devient « Jean de Roubaix » « Jean du Nord » et reçois plusieurs «  fausses identités ».

Le réseau d'évasion deviendra « Ali-France », en hommage à Georges Marc (allias Ali 99 Germain), qui, arrêté le 11 décembre 1941, sera déporté et décèdera le 19 décembre 1944 au Camp de Gross Rosen en Allemagne.

Raymonde Marc, sa fille, n'hésitera pas à prendre la relève. Avec une grande volonté et un sang froid à toute épreuve, elle affrontera avec courage son arrestation et sa déportation au camp de Ravensbrück…

Dès le début, la police allemande aidée par les pétainistes traque « Jean de Roubaix ».

Sa tête est mise à prix. Le danger est tout proche et les arrestations et condamnations des membres du groupe sont terribles…

Son épouse, Laure, son oncle Jean-Baptiste Lebas, son cousin Raymond, le douanier Raymond Marc et bien d'autres mourront en déportation, certains seront décapités à la hache à Dortmund.

            Malgré tout, il faut continuer le combat.

Pour Joseph, son audace et son talent d'organisateur contribueront à déjouer tous les pièges que les polices nazie et collaboratrice lui tendron.

Jamais il n'est au même endroit. Il est avec des hommes à évacuer, avec des courriers à transmettre. Il est à Tournai en Belgique ; il est en France dans la Somme, à Paris, à Charleville, à Lyon, puis à Marseille, tout comme dans les Pyrénées. Il est à pied, traverse le pays par train, en voiture, en vélo…

Sa mobilité déconcertera ses poursuivants.

Avec succès, il donne un maximum de renseignements internes et externes de la base de lancement des fusées V2 d'Eperlecques, avec photos à l'appui, et ceci, grâce à son chef de secteur René Fonson, âgé de 25 ans à l'époque et qui, pour exécuter sa mission, s'était fait embaucher comme ouvrier libre.

Après quatre année de lute, de pénibles moments, le chemin de la Liberté s'ouvre enfin. Joseph sera en premières lignes dans les combats de la Libération, apportant armes et postes émetteurs.

Les Amis de la Résistance A.N.A.C.R. de Tourcoing- Roubaix et Environs _ paru en 2004

 

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